Un
message sur les migrants, signé par trois évêques (Mgr Dognin, Mgr de Dinechin,
Mgr Blaquart) a été lu le dimanche 21 juin dans certaines paroisses. En
demandant un changement de regard sur les migrants, ils appellent les citoyens,
les familles, l’Etat et les collectivités locales à accueillir plus d’immigrés.
En
tant qu’élu local et en tant qu’homme, je ne peux rester insensible à la
souffrance humaine quelle qu’en soit la victime. Mais je ne peux pas cautionner
cette vision partiale, incomplète et utopique de l’immigration.
Lorsque
ces évêques affirment que « la
France est un pays de migrations réussies », ils ne se rendent pas
compte que depuis les années 1970, l’intégration des vagues d’immigration
successives est un échec manifeste. Notre société se communautarise, des
quartiers entiers sont devenus des zones de non-droit. Débordées par le nombre,
nos institutions ne peuvent pas fournir emplois, logements, aides sociales ou
éducation décents à la population immigrée.
Ils
considèrent également, encore une fois à tort, que leur position est celle de
l’Eglise toute entière. Je les renvoie alors au message du pape Jean-Paul II,
repris par le pape Benoît XVI (message pour la 97ème Journée
mondiale du migrant et du réfugié, 2010) : « (…) Les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de
défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité
de la personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans
le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale. Il faudra
alors concilier l’accueil qui est dû à tous les êtres humains, spécialement aux
indigents, avec l’évaluation des conditions indispensables à une vie digne et
pacifique pour les habitants originaires du pays et pour ceux qui viennent le
rejoindre ».
Eh
oui, les Etats ont aussi des droits et les migrants ont aussi des
devoirs !